Nous voici bientôt arrivés au temps de Pâques, fête très importante à la fois pour les chrétiens, mais qui, depuis quelques décennies, dépasse le cadre religieux pour devenir une fête familiale. Beaucoup d’entre nous, en effet, participeront à cette tradition en allant à la chasse aux œufs dans le jardin, et en se délectant de chocolat.
Alors que la Pâque juive commémore la sortie du peuple d’Israël d’Égypte, les chrétiens célèbrent, en ce jour, la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa crucifixion. Il est intéressant de constater qu’au moment où cette fête est célébrée, le premier dimanche suivant la première pleine lune de printemps, nous assistons véritablement à une résurrection : celle de la nature qui nous entoure. Après de longs mois d’hiver, elle se réveille enfin, et les prés se couvrent de fleurs multicolores. D’ailleurs, le nom anglais de cette fête, Easter, proviendrait d’Eostre, déesse anglo-saxonne de l’aube et du printemps, appelée la déesse aux lièvres, animaux liés à la reproduction et à la fertilité. De là proviendrait notre lapin de Pâques. De même, Easter proviendrait de East, le nom du point cardinal Est en anglais. Or c’est précisément en ce point exact que se lève le Soleil le jour de l’équinoxe de printemps. Des païens, nous avons également hérité du symbole de l’œuf dont l’éclosion fait surgir toute vie.
Un autre point intéressant est à noter : si l’on observe le soleil quotidiennement, nous constaterons que depuis le 21 décembre, date du solstice d’hiver, il monte chaque jour un peu plus haut dans le ciel. Au moment de l’équinoxe de printemps, il croise l’équateur céleste et forme donc une croix dans le ciel, analogue à celle où Jésus fut cloué. Ce point est dépassé quelques jours plus tard, au moment de Pâques. Le soleil est à présent libéré de la croix de la matière et la nature peut ressusciter. Il va alors continuer sa montée dans le ciel jusqu’au solstice d’été le 21 juin. Quarante jours après Pâques est fêtée l’Ascension du Christ, et par la même celle du Soleil et avec lui la croissance et montée de la végétation. Enfin, que l’on songe à l’agneau pascal qui est le repas par excellence de Pâques, au moment où le Soleil traverse le premier signe du zodiaque : le Bélier.
Pour certains, ces allégories cosmiques sont la preuve que l’histoire de Jésus n’est qu’un mythe solaire. Il est vrai que l’on retrouve des mythes semblables dans d’autres traditions notamment chez les Égyptiens avec Osiris, mort et réssuscité ou encore avec le culte d’Attis. D’autres évoquent la table d’émeraude et sa célèbre phrase « ce qui est en haut est comme ce qui est bas » et donc pour eux ces phénomènes cosmiques sont en analogie, en correspondance avec la réelle vie de Jésus Christ, l’un n’empêchant pas l’autre. Nous laisserons le soin, à chacun, de se forger sa propre opinion sur le sujet.