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11 juin 2022

La géomancie : une méthode divinatoire originale et d’une simplicité extrême

C’est dans le grain subtil de sable, dans l’infinité de ses formes, dans l’asymétrie de ses arêtes et dans sa danse aléatoire soumise au vent, que la géomancie trouve ses racines. Pratique divinatoire antique, elle consiste à interpréter les dessins que ces particules minuscules écrivent sur le tapis de la terre, une chorégraphie du hasard et de l’ordre à la fois. C’est un art millénaire qui a survécu à l’épreuve du temps, une voie de connaissance qui mène à la sagesse à travers la méditation sur les forces de la nature et de l’univers.

Divination par le biais de la terre, la géomancie est une pratique engendrée par les entrailles du temps, lorsque l’homme premier écoutait le murmure de ce qui l’entourait pour comprendre le monde. Née dans les étendues sablonneuses du Sahara, elle est le fruit des interactions de l’homme avec le désert, une interprétation cosmique du monde matériel qui l’entoure. Dans sa simplicité, elle incarne le désir humain de décrypter le mystère de l’existence, de prédire l’avenir et d’obtenir des réponses aux questions profondes.

Ses griffes ont laissé leur empreinte sur diverses cultures à travers le monde, de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, de l’Europe médiévale à l’Asie du Sud-Est. La géomancie a guidé les rois et les sages, influencé l’architecture et la planification urbaine, et s’est révélée à travers l’art, la littérature et la spiritualité. Dans chaque culture, elle s’est adaptée, adoptant des formes diverses tout en conservant son essence profonde, sa recherche de vérité dans les signes de la terre.

Cet article s’efforcera d’explorer l’univers de la géomancie. Il passera au crible ses origines, examinera son impact sur les sociétés anciennes et modernes, et détaillera les méthodes spécifiques employées dans l’art de la divination géomantique. Ainsi, nous tenterons d’expliquer la pratique de la géomancie, son application dans différents contextes culturels et l’influence durable de cette forme de divination. Le cheminement à travers cet univers ne sera pas linéaire mais labyrinthique, à l’image des sillons tracés dans le sable par cette pratique. Par conséquent, cet exposé aura une structure quelque peu fragmentée, reflétant la diversité et la complexité de cette tradition millénaire.

Pour bien comprendre la géomancie, il est essentiel d’interpréter ses origines, la profondeur de son influence et les méthodes qu’elle utilise pour transmettre son savoir. Dans les sections suivantes, nous explorerons ces trois aspects, tout en cherchant à offrir une vue d’ensemble de cette pratique complexe et fascinante. Plongeons donc dans le monde de la géomancie, où le sable et le vent se rencontrent pour écrire l’histoire de notre destin.

Histoire de la géomancie

Les origines de la géomancie : Afrique, Moyen-Orient, Asie

L’origine de la géomancie est dissimulée dans le manteau d’une nuit aussi éloignée que opaque. C’est dans le creuset bouillonnant des cultures africaines que la géomancie semble avoir pris ses premiers balbutiements, laissant une empreinte durable sur des traditions telles que le « Ifá » des Yoruba en Afrique de l’Ouest.

De l’Afrique, la géomancie a essaimé vers le Moyen-Orient. Les savants arabes, emportés dans leur grande quête d’érudition, ont adopté cette forme d’art divinatoire, la dotant d’une structure plus complexe et d’une terminologie spécifique, à l’image des célèbres figures géomantiques. Dans le même temps, cette pratique s’est enracinée en Asie, où elle s’est mêlée à l’astrologie et au feng shui, mettant l’accent sur l’harmonie avec l’environnement naturel.

Expansion de la géomancie en Europe au Moyen Âge

L’émergence de la géomancie en Europe est essentiellement attribuée à l’influence de la culture arabe au cours du Moyen Âge. Cette période, autrefois dépeinte comme une ère d’obscurantisme, était en réalité une époque de vivaces échanges intellectuels et culturels. Les savants arabes, en transmettant leurs connaissances à travers la traduction de textes en latin, ont introduit la géomancie dans l’orbite des savants européens.

Des érudits tels que le mystique italien Pietro d’Abano au XIIIe siècle, et le mathématicien anglais John Heydon au XVIIe siècle, ont contribué à la popularité croissante de la géomancie, l’ancrant solidement dans le corpus de la science occulte médiévale.

Évolution et transformation de la géomancie à travers les siècles

Comme un fleuve qui serpente à travers le paysage changeant, la géomancie a évolué et s’est transformée au fil des siècles, s’adaptant aux contextes culturels changeants et aux préoccupations contemporaines. Durant la Renaissance, la géomancie a subi une certaine éclipse générée par l’engouement pour l’astrologie.

Cependant, elle resurgit au XIXe siècle, surtout en Angleterre, où elle a été intégrée dans le mouvement ésotérique de l’époque, la Société théosophique et l’Ordre hermétique de l’Aube dorée. Durant cette période, la géomancie était souvent fusionnée avec d’autres formes de divination, telle que l’astrologie, pour créer un système de prédiction plus riche et plus intégré.

La géomancie aujourd’hui : usages modernes et popularité

De nos jours, la géomancie a regagné une partie de sa popularité d’antan, se fondant dans le vaste éventail des pratiques de la Nouvelle Ère. Elle est utilisée non seulement comme une forme de divination, mais aussi comme un moyen d’explorer l’environnement naturel et de créer un lien plus profond avec la terre.

De même, l’internet a offert un nouveau lieu de rencontre pour les pratiquants de la géomancie du monde entier, permettant l’échange de connaissances et l’expansion des pratiques. Ainsi, loin d’être une relique du passé, la géomancie continue d’évoluer et de s’adapter, toujours pertinente dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté. 

Principe et fonctionnement de la géomancie

Les éléments de base

Au cœur de l’art divinatoire qu’est la géomancie, les figures géomantiques constituent les éléments de base, véritables énigmes cosmiques sculptées dans le tissu invisible de la réalité. Elles sont l’écho de l’univers lui-même, chaque figure étant associée à un certain nombre de caractéristiques et de concepts symboliques.

Chacune de ces figures, dans leur forme la plus simple, est composée de quatre lignes ou « points », organisées horizontalement. Ces points sont soit simples (signifiant un élément passif), soit doubles (représentant un élément actif). 

Ces figures sont comme les lettres d’un langage antique et énigmatique, qui une fois assemblées, tissent le vaste tableau de la destinée humaine. Elles sont le socle sur lequel la pratique de la géomancie se repose, indispensables pour la compréhension et l’interprétation des messages divinatoires.

Les seize figures géomantiques

Ces figures géomantiques ont des noms et des significations différentes, et elles sont souvent utilisées pour représenter différents aspects de la vie, de l’environnement, ou des influences cosmiques. Voici une description de chacune des seize figures géomantiques :

  • Via : La figure Via est constituée de quatre lignes de points, toutes avec un nombre impair. Elle évoque le chemin, le mouvement et le voyage. Son symbolisme évoque une voie ouverte à l’exploration et au voyage, sans obstacles ni limitations.
  • Cauda Draconis : Cette figure est symbolisée par une séquence impair, pair, pair, impair. Elle représente la queue du dragon, une fin ou une conclusion. Elle suggère souvent une phase de transition, un changement ou une transformation.
  • Puer : Le Puer est composé de la séquence impair, pair, impair, impair. Il symbolise le jeune homme, l’énergie masculine, le courage et la force. Il peut aussi suggérer l’impulsivité et la bravoure.
  • Fortuna Major : Cette figure est formée par la séquence impair, impair, pair, impair. Elle représente la grande fortune, la réussite, l’abondance et la prospérité. Elle suggère l’accomplissement et l’atteinte des objectifs.
  • Populus : Avec une séquence de nombres pairs tout au long, Populus symbolise le peuple, la collectivité, la foule. Elle représente la communication, la sociabilité et la coopération.
  • Coniunctio : Cette figure est formée par une séquence pair, impair, pair, pair. Elle évoque l’union, la rencontre, l’association. Elle symbolise les partenariats, les accords, et les collaborations.
  • Puella : Puella, avec sa séquence pair, impair, pair, impair, symbolise la jeune fille, l’énergie féminine, la beauté et la douceur. Elle peut aussi suggérer la passivité et la réceptivité.
  • Amissio : Formée par une séquence pair, pair, impair, impair, Amissio symbolise la perte, l’absence, le manque. Elle peut représenter une perte matérielle ou émotionnelle.
  • Acquisitio : Avec une séquence impair, impair, pair, pair, Acquisitio symbolise l’acquisition, le gain, la croissance. Elle peut représenter un gain matériel ou spirituel.
  • Laetitia : Cette figure est formée par une séquence impair, pair, pair, pair. Elle symbolise la joie, le bonheur, la satisfaction. Elle peut représenter un sentiment de joie et de contentement.
  • Rubeus : Rubeus, avec sa séquence pair, pair, impair, pair, symbolise la couleur rouge, le désir, la passion. Elle peut aussi suggérer le danger et l’instabilité.
  • Tristitia : Cette figure est formée par une séquence pair, pair, pair, impair. Elle symbolise la tristesse, la déception, le chagrin. Elle peut représenter un sentiment de tristesse ou de désolation.
  • Albus : Avec une séquence pair, impair, impair, pair, Albus symbolise la couleur blanche, la pureté, la clarté. Il peut aussi suggérer la sagesse et le savoir.
  • Caput Draconis : Cette figure est formée par une séquence impair, impair, pair, pair. Elle représente la tête du dragon, un début ou un commencement. Elle suggère une phase de démarrage, d’initiation, ou de renaissance.
  • Fortuna Minor : Fortuna Minor, avec sa séquence pair, impair, impair, impair, symbolise la petite fortune, le succès temporaire, la chance. Elle peut aussi suggérer une réussite ou une chance passagère.

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  • Carcer : Formée par une séquence impair, pair, impair, pair, Carcer symbolise la prison, les limitations, les restrictions. Elle peut représenter un sentiment d’enfermement ou de contrainte.

Chacune de ces figures possède des attributs propres et peut être utilisée pour décrire ou prédire des situations variées lors des rituels de divination en géomancie.

Les procédures de génération des figures : le jet des cailloux, le traçage dans le sable, etc.

Les figures géomantiques ne surgissent pas de nulle part ; elles sont le produit d’une série de procédures ritualisées, qui impliquent généralement l’interaction avec des éléments naturels. Le jet de cailloux est l’une des méthodes les plus archaïques, chaque caillou tombant sur le sol et créant un motif, une figure, un signe que le géomancien doit ensuite interpréter.

Une autre technique ancestrale est le traçage dans le sable. Le géomancien trace méthodiquement les figures dans le sable, chaque ligne tracée avec une intention, chaque point placé avec précaution. Le sable est souvent choisi pour sa fluidité et sa malléabilité, des qualités qui le rendent parfait pour la capture de l’essence fugace du moment divinatoire.

D’autres techniques plus modernes ont été développées, notamment le jet de dés ou l’utilisation d’algorithmes informatiques. Néanmoins, ces méthodes de génération de figures partagent toutes un objectif commun : canaliser le flux de l’univers, et rendre visible l’invisible.

Le processus de divination : l’élaboration et l’interprétation du thème géomantique

Le processus de divination en géomancie, loin d’être une simple procédure de lecture et d’interprétation, est un véritable travail d’artisan. Il débute avec l’élaboration du thème géomantique, un diagramme qui incorpore les figures générées par les méthodes décrites précédemment.

Ce diagramme est souvent divisé en plusieurs sections, chacune ayant son propre ensemble de figures, et chaque figure occupant une position spécifique qui détermine son influence. Il y a généralement douze maisons, inspirées par l’astrologie, et chaque maison représente un aspect particulier de la vie du consultant, tel que la santé, la carrière ou les relations.

L’interprétation de ce thème nécessite à la fois une connaissance profonde des figures géomantiques et de leurs significations symboliques, ainsi qu’une intuition aiguë et une connexion à des forces plus grandes. Le géomancien tente de déchiffrer le message caché dans le diagramme, transformant les signes abstraits en prédictions significatives et en conseils pour le consultant.

Le processus de divination en géomancie est donc à la fois un acte de traduction – transformant les figures abstraites en conseils pratiques et un acte de connexion – établissant un lien entre l’individu et l’univers. Il est la clef de voûte de cette pratique ancienne, faisant de la géomancie un art divinatoire aussi riche que fascinant.

Géomancie et Culture

La place de la géomancie dans différentes cultures: Arabie, Afrique, Asie, Europe

Dans la variété infinie de ses expressions culturelles, l’humanité a tissé d’innombrables liens avec le vaste paysage de la divination et de l’occultisme. La géomancie, comme un fil éclatant dans cette tapisserie complexe, trouve des échos particuliers dans les cultures de l’Arabie, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe.

L’Arabie, berceau de civilisations anciennes et lieu d’émergence de l’islam, conserve dans ses dunes les traces indélébiles de la géomancie. Connue sous le nom de ‘ilm al-raml, littéralement la science du sable, la géomancie fut la compagne des bédouins qui interrogeaient le désert sur leur destinée, s’adonnant à l’art de lire les motifs tracés dans les grains de sable.

En Afrique, la géomancie se dévoile comme une discipline ancestrale, telle une rivière sinueuse qui irrigue les racines culturelles du continent. Elle est pratiquée dans toute l’Afrique subsaharienne sous divers noms : Ifá chez les Yoruba du Nigeria, Sikidy à Madagascar, ou encore Fa chez les Ewé du Togo et du Ghana. Ces pratiques, malgré leurs singularités, partagent une matrice commune : l’interprétation des signes tirés de la Terre.

Le voyage asiatique de la géomancie débute en Chine, sous l’appellation de Feng Shui. Intimement lié à l’harmonie du Yin et du Yang, le Feng Shui est une forme de géomancie qui régule la vie quotidienne, l’architecture et la planification urbaine, cherchant à équilibrer les énergies terrestres pour assurer la prospérité et le bien-être.

L’Europe, avec son héritage gréco-romain et médiéval, a accueilli la géomancie par l’intermédiaire de l’érudition arabe, l’intégrant dans son corpus de connaissances occultes. Les érudits européens du Moyen-Âge comme Cornelius Agrippa et Gerard de Cremona ont élevé la géomancie au rang d’art divinatoire respectable.

La géomancie dans la littérature, l’art et la musique

La géomancie transcende la pratique divinatoire pour s’inscrire dans la littérature, l’art et la musique. Dans la littérature médiévale européenne, elle s’invite dans les pages des grimoires et les traités de magie. L’art africain, quant à lui, fait écho à la géomancie dans les motifs complexes qui ornent textiles, bijoux et masques, capturant l’essence de la divination terrestre. En musique, la géomancie s’exprime par le biais des rythmes et des sons qui accompagnent les rituels de divination, établissant une harmonie vibratoire avec la Terre.

Géomancie et religion : islam, animisme, paganisme, etc.

La géomancie et la religion sont souvent imbriquées, comme deux branches d’un même arbre spirituel. Dans l’islam, malgré une interprétation stricte prohibant la divination, l’ilm al-raml a su trouver sa place parmi les traditions populaires, conservant une résonance particulière dans le folklore arabe.

L’animisme, quant à lui, accueille la géomancie au cœur de sa pratique. La Terre, perçue comme une entité vivante et consciente, se fait le support de la divination, dévoilant ses secrets à travers les grains de sable, les coquillages ou les cailloux.

Le paganisme européen, avec ses multiples visages, du druidisme celte à l’ancienne religion romaine, a intégré la géomancie à son arsenal divinatoire. Les figures géomantiques sont ainsi devenues des symboles sacrés, gravés dans les pierres, tracés dans la terre ou sculptés dans le bois, dessinant une cartographie du destin à l’échelle du cosmos.

La géomancie et ses variantes dans le monde

La géomancie chinoise : le Feng Shui

L’Est s’est toujours distingué par ses pratiques ésotériques anciennes et le respect qu’elles inspirent, le Feng Shui étant l’une des expressions les plus notables de la géomancie chinoise. Cette technique ancestrale, basée sur la manipulation des énergies et l’équilibre des forces Yin et Yang, fait écho à l’intuition universelle du lien intime entre les êtres et leur environnement.

Dans le Feng Shui, la manipulation de l’espace est considérée comme une médecine préventive, cherchant à optimiser le flux de l’énergie vitale, ou Qi, à travers des structures construites ou naturelles. Ce Qi, censé promouvoir la santé, la prospérité et le bien-être général, est un concept central de la philosophie chinoise, exprimé dans le Yin-Yang et le Taoïsme.

Cette forme de géomancie accorde une importance particulière à l’orientation des bâtiments, la disposition des objets dans un espace, et le choix des matériaux de construction. C’est en ce sens que la tradition du Feng Shui continue de prospérer, aussi bien dans le paysage rural que dans l’urbanisme moderne chinois.

La géomancie arabe : ‘ilm al-raml’

Le Moyen-Orient, pour sa part, a développé sa propre forme de géomancie connue sous le nom de ‘ilm al-raml’ ou la science des sables. Née dans le désert, cette technique divinatoire est parfois appelée « l’astrologie des pauvres », en raison de sa simplicité matériellement minimaliste mais symboliquement riche.

‘Ilm al-raml’ consiste à jeter de petites pierres, du sable, ou des cailloux, puis à interpréter les configurations produites. Chaque marque dans le sable est considérée comme ayant un sens profond et est reliée à un système complexe de symboles et de significations. L’observateur éclairé peut alors traduire ces marques en prédictions ou en recommandations pour l’action future.

C’est une forme de géomancie qui, bien que largement tombée en désuétude, survit encore dans certaines communautés traditionnelles, transmise de génération en génération comme un précieux héritage culturel.

La géomancie africaine : le Sikidy à Madagascar, le Ifa en Afrique de l’Ouest, etc.

L’Afrique, continent berceau de l’humanité, possède également ses propres variantes de la géomancie. Deux des plus notables sont le Sikidy à Madagascar et le Ifa en Afrique de l’Ouest.

Le Sikidy, pratique divinatoire de Madagascar, s’appuie sur un système complexe de calculs et de symbolique pour interpréter les messages du cosmos. Ses praticiens, respectés et craints, occupent une place importante dans la société malgache, où leurs conseils sont sollicités pour des questions aussi variées que les conflits familiaux, les décisions politiques et les problèmes de santé.

Le Ifa, d’autre part, est une forme de géomancie pratiquée par les Yoruba en Afrique de l’Ouest. Il utilise un système complexe de symboles pour interpréter le futur, basé sur le jet de noix de palmiers sacrés. Comme le Sikidy, le Ifa joue un rôle crucial dans la vie communautaire, et ses praticiens, appelés Babalawo, sont des figures respectées et influentes.

La géomancie, dans ses nombreuses incarnations, reste une pratique vivante qui s’adapte aux spécificités culturelles de chaque société. Qu’il s’agisse du Feng Shui, de ‘ilm al-raml’ ou du Sikidy, ces traditions anciennes continuent d’éclairer notre compréhension de l’interaction entre l’homme et l’environnement, en nous rappelant que, malgré nos différences, nous partageons tous un respect commun pour la terre qui nous héberge.  

Critiques et controverses autour de la géomancie

La validité scientifique de la géomancie

La géomancie, en tant qu’art ancien de la divination, a souvent été confrontée à une réticence sceptique. En effet, en raison de ses fondements mystiques et métaphysiques, sa validité scientifique est régulièrement remise en question. Les critiques reprochent souvent à la géomancie son caractère vague et imprécis, évoquant le phénomène de l’effet Barnum ou tendance à interpréter des descriptions générales comme étant spécifiques à une personne ou à une situation.

Néanmoins, pour ses adeptes, la géomancie n’est pas une pseudo-science, mais plutôt une forme d’art ancien qui requiert une profonde sensibilité et une compréhension aiguë des éléments naturels. Ils soutiennent que, bien que la géomancie ne suive pas les paradigmes conventionnels de la science moderne, elle n’en demeure pas moins une pratique validée par des millénaires de traditions culturelles et d’expériences individuelles.

La géomancie et les questions éthiques

En ce qui concerne les questions éthiques, la géomancie a suscité de nombreuses controverses. L’une des critiques majeures est la possibilité d’exploiter la crédulité et la vulnérabilité des personnes en quête de réponses ou de direction dans leur vie. La géomancie, comme d’autres formes de divination, peut être utilisée à des fins de manipulation ou de gain personnel.

De plus, la pratique de la géomancie peut être vue comme une intrusion dans le domaine privé, en révélant des aspects intimes de la vie d’une personne sans son consentement explicite. Les défenseurs de la géomancie ne manquent pas d’arguer que ces préoccupations éthiques relèvent davantage de l’utilisation de la pratique que de la pratique elle-même, appelant à une régulation et à une éthique professionnelle rigoureuse.

L’éternel  débat entre tradition et modernité

C’est le  point central des controverses entourant la géomancie. Les traditionalistes soutiennent que la géomancie est un art qui doit être préservé dans sa forme originelle, et qu’une modernisation pourrait en diluer l’essence. Ils voient dans cette pratique une expression directe de la sagesse ancestrale fondée sur l’empirisme séculaire et des liens étroits avec la nature.

Par contraste, les modernistes voient dans la géomancie un potentiel d’évolution et d’adaptation à notre époque. Ils cherchent à intégrer la géomancie dans des cadres plus contemporains, par exemple en la liant à la psychologie ou en utilisant des technologies numériques pour générer les figures géomantiques.

Cette tension entre tradition et modernité reflète le défi de maintenir vivantes les pratiques ancestrales dans un monde en constante évolution. Une chose est sûre : la géomancie, malgré les critiques et les controverses, continue de fasciner et d’inspirer, témoignant de sa résilience à travers les âges.